Il y a chez Mehdi Haddab une jubilation physique et intellectuelle à faire de la musique. Intense et fulgurante, à la vivre avec son oud électrique et customisé à travers les possibles qu’elle procure, les imaginaires qu’elle suggère, les rencontres qu’elle favorise. Cela avec la charge de son instrument (dans ses ramifications arabes, berbères, arméniennes, ottomanes) et un esprit qu’on dira seventies quand il s’agissait de « vivre sans temps morts et jouir sans entraves ». Si Mehdi Haddab en pince pour cet âge d’or musical c’est que son inspiration est syncrétique, elle tisse les cultures qui l’ont constitué et créolise ses influences musicales avec les alliés que sa curiosité lui procure. Une géographie mentale manifeste depuis la naissance de Speed Caravan (en référence à un quatrain d’Omar Khayyâm) et encore plus flagrante avec ce nouvel album, Big Blue Desert