« Je pose au nom de la rue » (I spit in the name of the streets) déclame en anglais le rappeur californien Dub C dans son hymne au ghetto « The Streets ». Le monde de la rue, qu’il soit glorifié ou dépeint dans des récits naturalistes, s’exhibe fièrement dans le discours des rappeurs. Des débuts du rap dans le Bronx à sa production récente, en faire mention n’a cessé de conférer à ses musiciens une légitimité socioculturelle forte. En partant de l’idée de la rue comme espace matriciel du rap US, David Diallo, spécialiste de ce mode d’expression discutera de la manière dont elle façonne les choix esthétiques des rappeurs et continue de constituer un vecteur d’authenticité incontournable dans le rap, plus de quarante ans après en avoir été l’incubateur.