Ne jamais sous-estimer l’importance de l’ennui dans les brillantes carrières pop. Prenons Emil Wilk, l’hirsute et adorable songwriter-producteur derrière les merveilleux tubes de M.I.L.K., morceaux sensibles, exotiques et modernes, excitants et purement cool. À l’écoute des titres de son second et rutilant EP « Maybe I Love Kokomo», on imagine une enfance à Londres, Los Angeles, Paris, New York, Tokyo, Berlin, plongée dans les néons de la ville, noyée de sons toujours plus neufs, toute la culture mondiale à portée de modem. Faux. Emil Wilk a grandi au Danemark, à Bornholm, petite île volcanique paumée au milieu de la Baltique. Une cambrousse placide dont le Danois a essayé de s’échapper : comme un fil rouge, l’évasion vers des horizons plus larges traverse en permanence ses chansons comme sa vie. Voilà qui explique l’incroyable fraîcheur de M.I.LK et de ses chansons enivrantes comme des cocktails glacés un soir d’été.