Multi-instrumentiste à la voix envoûtante, Blumi (de son vrai nom Emma Broughton) dévoile progressivement son projet solo après une riche carrière au service de ses pairs. Passée par le Conservatoire, par une école de jazz, par des études en sciences politique et en sociologie, Emma Broughton est une touche-à-tout toujours en mouvement, ce qui n'exclut pas une capacité certaine à l'introspection. Provenir d'une double culture franco-britannique l'a peut-être amenée à s'intéresser en particulier aux questions de migrations, dont elle a fait son objet d'études en tant que chercheuse en sociologie. Cependant, plus attirée par l'action militante, elle s'implique au sein d'associations et abandonne sa carrière académique pour poursuivre ses aspirations artistiques. Sa voix particulière l'amène à collaborer avec divers artistes comme Bon Iver ou Feist, pour qui elle fait les choeurs, mais aussi à partir en tournée (à la basse, au chant, aux synthés,…) avec Thousand, Orouni ou encore Olivier Marguerit. Epaulée par certains d'entre eux, Emma puise les ressources nécessaires au polissage de ces chansons, qu'elle présente comme des sculptures patiemment tirées d'un bloc de métal brut, façonnées à la manière d'un artisan – la patience et une certaine opiniâtreté sont nécessaires à révéler la quintessence de ces chansons. Le résultat offre une présence singulière et radicale, une musique suspendue entre tradition et modernité, à la fois hors du temps et attentive à son époque, s'incarnant dans des chansons qui nous hanteront pour longtemps.

Les chansons d'Anna Majidson sont le miroir de son identité plurielle. Élevée entre la France et les États-Unis, cette chanteuse, compositrice et multi-instrumentiste a fait de sa musique un écrin délicat où cohabitent la multiplicité de ses émotions et de ses influences. D'abord remarquée au sein du duo R&B Haute, révélé lors d'une session COLORS mémorable fin 2017, cette fan de Sade, Air, Françoise Hardy et Ariana Grande ouvre en 2021 un nouveau chapitre de sa carrière en dévoilant Mixtape Telecom, un premier EP solo à mi-chemin entre pop aérienne et folk nostalgique. Paru un an plus tard, son deuxième EP La Rivière marque un tournant : non seulement la Franco-Américaine y précise les contours de sa pop émotive, mais de surcroît, elle y affirme son désir de chanter dans la langue de Molière. "Contrairement à l'anglais, qui est pour moi la langue la plus naturelle, le français reste une langue quelque peu étrangère et dépaysante, une sorte de nouveau terrain de jeu que je ne pourrai jamais complètement maîtriser, décrypte-t-elle. Le fait de créer avec des contraintes m'inspire énormément." Écrire en français lui permet aussi et surtout de puiser dans les tréfonds de sa sensibilité.