JUPITER & OKWESS
Propulsé par Okwess International, son groupe depuis 1994 aux coups de boost fulgurants et crescendos maîtrisés, Jupiter continue d’explorer l’immense richesse des rythmes traditionnels congolais à travers lesquels il fait passer la stridence électrocutante du rock héritée de son vécu européen (fils de diplomate, il a passé une partie de son enfance en Allemagne). Passeur de transes et authentique alchimiste tradi-moderne, Jupiter n’en reste pas moins cette âme rebelle, cette conscience élevée, qui agit inlassablement sur le terrain local à travers différents projets d’entraide sociale et dont chacun des textes abrite la sagesse d’un bienveillant. De cette vertu qu’est la solidarité dont la mise en œuvre demeure indispensable en Afrique bien qu’elle soit encore trop souvent négligée. « Le clou est utilisé pour que les choses tiennent ensemble. Il est important que nous restions ensemble » raisonne le chanteur dont le message d’unité, commun à toutes les chansons, prend un sens particulier à la veille d’élections générales dans cette République du Congo dite démocratique où les libertés fondamentales sont souvent remises en cause par le pouvoir politique. Cette réflexion citoyenne exigeante et courageuse, vu le contexte, traverse également Ngandjo et Bengai Yo, véritables fables sur l’injustice vécue au quotidien. Sur ces trois titres, comme sur le frénétique Lourds, viennent s’immiscer les claviers mutins de Damon Albarn, ami de Jupiter depuis l’album collectif Kinshasa One Two piloté sous la bannière Africa Express au profit de l’ONG Oxfam en 2011. Autre invité extra congolais, Warren Ellis, fidèle de Nick Cave au sein des Bad Seeds et de Grinderman, dont le violon teinte de mélancolie le très beau Pondjo Pondjo et irise délicatement le féministe Nzele Momi. Produit par Marc Antoine Moreau, enregistré au studio Davout à Paris par François Gouverneur et Clément Tamal, Troposphère 13 (allusion mi vantarde mi ironique à la mission Apollo 13) franchit ainsi ce mur du son qui séparait jusqu’alors guitares katangaises et énergie rock pour mieux remettre en orbite l’incroyable Jupiter, ovni de la musique africaine contemporaine en qui cohabitent l’instinct combatif d’un Fela Kuti et la fibre moraliste d’un Jean de La Fontaine.
LES FRÈRES SMITH
Pionniers de la scène Afro Groove Parisienne Les Frères Smith distillent leur groove de contrebande sur les foules depuis le siècle dernier.
Enflammant les dancefloors du nord au sud, cette grande famille exclame l'essence du groove de l' Afrobeat à l'Ethio-Jazz... Du Mandingue aux influences les plus sauvages, la fratrie s'appuie sur un chant GROOVE et relax, une section rythmique INTENSE et relax , des cuivres DEVASTATEURS et relax. Un blend de saveurs délicieuses à consommer sans modération.
Connectés à la diaspora Afro-beat par le co-fondateur Tony Allen, l’Israélien Kutiman, la Malienne Mamany Keita, le griot urbain Djeli Moussa Conde, les New-Yorkais de Kokolo ou le Nigérian Kologbo (Africa 70), LES FRERES SMITH huilent et affutent leur univers musical depuis plus d'une décennie avec passion. Les Albums Contreband Mentality (2011-Comet Records) et Free to Go (2015- Pusher) salués par la critique sont l'essence même de ce projet innovant.