PALEST'IN & OUT #3
UN ÉTAT DE FAIT
Organisé par l’Institut Culturel Franco-Palestinien, la 3e édition de ce festival célèbre la création palestinienne dans ce qu’elle a de plus contemporain, dans ses formes d’expressions, dans les sujets qu’elle aborde à travers la nouvelle génération d’artistes palestiniens en arts visuels, court-métrages, musique et, danse contemporaine. Sélectionnés par des artistes de renommée internationale (comme Ernest Pignon-Ernest, Didier Deschamps, Hiam Abbass ou encore Kamilya Jubran…), ces jeunes talents bouleversent les idées reçues sur l’art et la Palestine.
Première partie : Aida Ka’adan, l’un des quatre lauréates de cette édition en courts-métrages présente son film intitulé: Farwaleh « fraise » (16 :16). Farawla est un court-métrage sur les petits plaisirs volés de la vie quotidienne des citoyens palestiniens vivant sous occupation. L’oeuvre se penche sur la signification du nationalisme aujourd’hui et sur l’intervalle entre la deuxième et la troisième génération d'Al-Nakba (la catastrophe de 1948). Aida Ka’adan a adopté une approche dramatique, faisant intervenir un protagoniste comique dans une comédie noire. L’ironie visuelle est empruntée au réalisateur Elia Suleiman, sa source d'inspiration. Pour la réalisation de ce film, elle a mené une recherche sur deux ouvriers du bâtiment de Cisjordanie qui s’introduisent clandestinement de l’autre côté du mur, à la recherche d'un travail dans un chantier de construction près d'un champ de fraises. Samir, 43 ans, est le propriétaire d’un magasin de chaussures à Ramallah qui n’a jamais vu la mer. Il décide de se faufiler à travers les barrages israéliens, avec d’autres ouvriers palestiniens, afin de réaliser son rêve qui était d’aller voir la mer. Au lieu de cela, il se retrouve dans un chantier où Anas, 22 ans, lui demande de travailler pour lui. L'un des ouvriers du chantier, Hamdallah, quitte le site chaque soir et cueille quelques fraises pour les manger sur le chemin du retour. Pour Aida Ka’adan, Farawla symbolise le gout sucré de la terrible réalité sous occupation, une occupation à la fois des terres, de ses rêves et de son ambition…
La projection du court-métrage d’Aida sera suivie d’une master class de Eyal Sivan sur Un Etat commun. Entre le Jourdain et la mer (Eric Hazan et Eyal Sivan, Paris, La Fabrique, 2012, 67 p.).
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Eric Hazan et Eyal Sivan, les deux auteurs du livre « Un Etat commun entre le Jourdain et la mer » écrit en 2012, montrent que la partition est impossible: un vrai Etat palestinien n’est pas possible, et un Etat hébreu viable à long terme non plus. La partition est un simulacre pour maintenir le statu quo, ce n’est pas une solution, c’est un discours. Remplaçons, disent Hazan et Sivan, la partition par le partage, la mise en commun de l’espace entre le Jourdain et la mer. Ils plaident en faveur d'un Etat commun, où tous les citoyens auront les mêmes droits et devoir. Une thèse discutée dans le monde entier y compris en Israël.
Le livre est accompagné d’un DVD sur lequel on trouve un film réalisé par Eyal Sivan « Un État commun, conversation potentielle ». Ce film rassemble une série de vingt-quatre entretiens sur l’État commun, avec des responsables politiques et des colons, des juristes et des artistes, des vieux et des jeunes, des juifs israéliens, des arabes palestiniens d’Israël et des territoires occupés… Les mêmes questions leur sont posées, auxquelles ils répondent dans leur langue maternelle, en dialogue avec le réalisateur. L’écran est divisé en deux, un israélien juif d’un côté et un Palestinien de l’autre: l’un parle et l’autre écoute, et vice versa. La mise à l’écran vient réunir ceux que la fragmentation de la situation sépare, le film permet la rencontre que le conflit empêche jour après jour.
Réalisateur, producteur, essayiste et enseignant israélien. Il a fondé et dirige la société de production et de distribution Momento. Il enseigne à l’École des arts du son et de l'image à l'Académie Sapir en Israël, à la Nuovo Academia de Belle Arti (NABA) à Milan et à la Nederlandse Filmacademie d'Amsterdam.
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