Ahmed Soultan sait d'où il vient et qui il est. Et sa musique aussi sait d'où il vient, et qui il est. Sa musique ne ment pas. Depuis son tout premier album « Tolerance » en 2005, elle s'invente loin des clichés et des modes, fidèle aux valeurs humaines et artistiques dont il a hérité, depuis son village d'enfance, au Maroc, entre surf et safran. Une musique d'aujourd'hui, qui cogne au tempo de notre époque, mais une musique authentique, fière de plonger le hip-hop, le funk ou la soul de sa génération, dans le bain de jouvence des sons traditionnels : darbouka, ribab, guembri des Gnawas qui guérissent les âmes… L'âme, justement : album après album, son style, l'Afrobian, trouve la sienne. Et c'est tout un continent qui se reconnaît bientôt dans cette musique qui mixe identité arabe et amazighe, une musique accessible et poétique, ancestrale et actuelle, ouverte et personnelle, qui sonne comme une nouvelle épice dans un paysage musical qui n'en manque pourtant pas. L'Afrique entière s'y retrouve, et le voici consacré meilleur artiste puis « Best African album of the year » au All Africa Music Awards (2016). En Afrique, en Europe, en Amérique, les collaborations s'enchaînent : Ne-Yo, RZA, Femi Kuti, Fred Wesley, Pee Wee Ellis, ou même George Clinton…. Partout on veut goûter de cet Afrobian qu'il cultive dans le coeur et qui rassemble par-delà les frontières, par-delà les langues, les cultures, ou les générations. Son nouveau projet, auquel participent des artistes aussi différentes que Nana Mendoza (Mexique) ou Di'Ja (Nigéria, Sierra Leone), continue d'explorer les origines, et d'en réinventer les saveurs, avec la constance d'un homme enraciné et universel en guise de boussole aux quatre coins du monde.